Introduction de l’auteur :
« Ma main directrice interprétait les voix du Parent Intérieur, tandis que l’Enfant Intérieur s’exprimait par le biais de la main gauche. Selon la terminologie employée en Gestalt, ma main droite exprimait la personnalité dominante (le Moi autoritaire, qui contrôle et critique), alors que ma main gauche traduisait les sentiments du Moi inférieur (la partie oppressée, étouffée). Ces dialogues exerçaient toujours sur moi un effet positif, ils stimulaient mon énergie créative. Ce fut un outil efficace pour lutter contre l’autocritique et le doute : une méthode infaillible pour faire face aux conflits de toute nature. Dans les moments de conflit personnel, j’ai recours à ce processus étonnant car il est toujours porteur de clarté et de discernement ».
« J’ai été frappée par la conspiration universelle à l’encontre de la main gauche. Je pense qu’elle reflète la peur de l’homme face à ce que la gauche est venue représenter : ‘l’autre’, le féminin, la terre, le yin, l’obscurité, l’inconnu, la faiblesse, le primitif et la partie enfantine enfouie. La pensée dualiste associe la droite au bien (Dieu se trouve placé dans la main droite) et la gauche au mal (le Diable). En tant qu’individu appartenant à une société dite évoluée, nous avons appris à accorder une plus grande valeur au Moi adulte, rationnel et ‘civilisé’, le ciel, le masculin, le yang. Nous considérons avec dédain les qualités de ‘l’autre côté’ – la part intuitive, affective, artistique, poétique, enfantine et non rationnelle de notre Moi. Nous avons ici un véritable conflit au sein même de la psyché ».
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« La main droite est assimilée à ce qui est juste et bien, telle est la règle générale ». Bien que la plupart des humains soient droitiers, il n’est pas certain qu’au cours de l’histoire, il en ait toujours été ainsi. Les outils appartenant à l’âge de pierre et les peintures rupestres trouvées dans les grottes apportent la preuve d’une distribution de droitiers et de gauchers plus équilibrées chez nos ancêtres préhistoriques. Il semblerait cependant qu’à l’âge de bronze, l’usage de la main droite ait été dominant.
Quand les gauchers ‘contrariés’ commencent à écrire avec leur main gauche, ils sont submergés par des souvenirs d’enfance au cours de laquelle, par des rapports de force, et souvent de manière cruelle, on les obligeait à modifier leur tendance naturelle pour se conformer à la règle de la majorité.
Informer la main droite de ce que fait la main gauche
« J’ai observé maintes fois que l’autre main exprime souvent ce qui est abandonné ou opprimé chez l’être. Avec une parfaite simplicité, elle se fait l’interprète de la partie impuissante, faible et subordonnée de la personnalité». C’est ainsi que sont libérés les émotions et les désirs jadis refoulés dans l’inconscient. Écrire avec l’autre main fait remonter à la surface des sentiments de malaise. N’ayant pas été entraînée à écrire, son écriture ressemble à celle d’un enfant : lente, maladroite, gauche, inharmoniques (en regard des règles de calligraphie), avec des fautes d’orthographe fréquentes.
Il est fréquent que l’Enfant Intérieur se manifeste dans un flot d’émotion. Et sous ces strates d’émotions réprimées se dissimule une voix intuitive et créative.
Écrire ou dessiner avec l’autre main permet aux sentiments et aux émotions de remonter sans danger à la surface, d’en prendre conscience et de les accepter.
« En répondant avec votre autre main, ne respectez pas les règles de la politesse, ne retenez pas vos sentiments. Au nom de la politesse, on doit supporter et réfréner ce que l’on souhaiterait pouvoir exprimer, c’est-à-dire la partie réprimée de votre être, alors qu’elle doit au contraire s’ouvrir et dire sa vérité ». Lorsque vous établissez ce type de communication intérieure, vous donnez une chance de guérir à cette partie ne vous qui est blessée.
Vous pouvez également améliorer votre relation avec l’autre personne ; la première fois que vous ferez cet exercice, choisissez une personne dont le comportement vous pose problème :
- Choisissez une personne autoritaire que vous connaissez, à qui vous aimeriez parler. Laissez celle-ci s’exprimer, par le biais de votre main directrice, avec son ton autoritaire et son vocabulaire injurieux habituel.
- Avec votre autre main exprimez, en écrivant avec des caractères d’imprimerie si vous le désirez, vos véritables sentiments à l’égard de cette personne. Dites tout, sans aucune retenue.
- Continuez à dialoguer en alternant les mains, jusqu’à ce que vous soyez sûr d’avoir laissé exprimer tout ce qu’elle avait à dire.
- Ensuite, notez tout nouveau sentiment ou nouvelle compréhension à l’égard de votre interlocuteur. Si vous continuez de vous sentir mal à l’aise avec lui ou en porte à faux, poursuivez la pratique des dialogues. Cela peut prendre un certain temps avant que les choses ne vous apparaissent selon une nouvelle perspective.
En écrivant avec la main gauche, la voix de la colère devient tout à coup vulnérable ; ce que traduisent des caractères de plus en plus petits et une écriture incertaine, ainsi que l’expression de sentiments blessés. Lorsqu’une personne se risque à montrer un sentiment de colère à l’état brut, elle expose une partie d’elle-même habituellement dissimulée. Cette sorte de mise à nu ouvre la voie à des rapports plus profonds et à des sentiments de douceur et de vulnérabilité.
« Tout ce qui est emprisonné en nous nécessite une quantité égale d’énergie ‘créative’ pour être son geôlier».
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Quand vous saurez ce que vous voulez, vous serez prêt à faire ce qu’il faut pour l’obtenir et ce n’est plus le Critique Intérieur qui tiendra les rênes. Il finira par perdre toute puissance et sera bientôt un roi détrôné. Ses arguments pseudo-rationnels seront mis en évidence et dénoncés pour ce qu’ils sont : des prédictions négatives qui portent en elles-mêmes leur propre réalisation.
Attendre de la logique qu’elle puisse tout faire, c’est la mort assurée. Attendre de l’intuition qu’elle puisse tout faire, c’est aussi refuser un don précieux. Votre humanité participe des deux composantes. Laissez-les s’unir. Elles n’ont jamais été censées être séparées. Permettez au cerveau gauche de comprendre ce que le cerveau droit connaît.
Auteur : Lucia Capacchione
Editions: Librairie de Médicis
Réflexion:
En effet « miroir », en quoi cette lecture pourrait-elle évoquer votre parcours et comment pensez-vous qu’elle nous inspire dans nos accompagnements de cadres & dirigeants, en OUTPLACEMENT INDIVIDUEL et EXECUTIVE COACHING?
Au plaisir de futurs échanges …