Elyens

Introduction : CNV/ Marshall B. Rosenberg a commencé à mettre au place ce processus en 1963

Le langage occupe une place fondamentale ; ce constat a modelé la manière dont Marshall aborde la résolution des conflits, amenant les gens à se parler sans jugements, reproches ni violence. A la place, les parties en présence s’abordent l’une l’autre avec respect ; elles s’interrogent sur leurs besoins respectifs et, dans une atmosphère dénuée de passions et de préjugés, elles entrent en connexion. En Inde, il existe un ancien modèle de vie non violente qui s’appelle l’Ahimsa, dont Marshall avait compris les deux niveaux : celui de l’action et celui de la conscience. Ce n’est pas ce que vous faites qui compte, c’est la qualité de votre attention.

La violence passive suscite la colère de la victime et alimente la violence physique. La non-violence consiste à inculquer des attitudes positives pour remplacer les attitudes négatives qui nous dominent. La non-violence consiste à faire émerger ce qu’il y a de positif en nous.

Nous ne pouvons changer le monde que si nous changeons nous-mêmes, et cela commence par notre langage et notre façon de communiquer. Le langage qui juge est le résultat d’un conditionnement, il n’est pas naturel ; c’est un langage de domination et de soumission, ce n’est pas le langage de la liberté et de l’égalité. A travers la relation à l’autre, travaillons à sortir du carcan des habitudes apprises.

 

L’élan du cœur :

La CNV = « Communication créative » = « Communication empathique ». Marshall a défini un mode de communication, d’expression et d’écoute, qui favorise l’élan du cœur et nous relie à nous-même et aux autres, laissant libre cours à notre bienveillance naturelle. Pour élémentaire qu’elle paraisse, cette démarche est un puissant moyen de transformation.

 

Les 4 composantes de la CNV :

1. Observations d’une situation (faits/ comportements),

2. Sentiments,

3. Besoins (désirs/valeurs),

4. Demandes (actions concrètes qui contribueront à mon bien-être).

 

Les deux phases de la CNV :

1. Exprimer notre sincérité (expression de ce qui nous anime, plutôt que ce que l’on pense d’autrui) en utilisant les 4 composantes,

2. Ecouter avec empathie en utilisant les 4 composantes.

 

La CNV suscite qualité d’écoute, respect et empathie, et fait naître un courant de générosité réciproque. Elle ne peut se limiter à un langage ou une technique de verbalisation, et repose sur une prise de conscience et sur une intention qui peuvent être exprimées par des silences, par une qualité de présence, par l’expression du visage ou la gestuelle.

 

Quand la communication entrave la bienveillance :

Certaines façons de communiquer nous coupent de notre bienveillance naturelle :

  • Jugements moralisateurs: Ce mode nous «coupe de la vie » ; nous avons tendance à dire de    l’autre qu’il est faux ou qu’il est mauvais lorsque ses actes ne correspondent pas à nos valeurs. Notre attention se porte alors sur la classification, l’analyse et l’évaluation des torts de l’autre, au lieu de se concentrer sur ses besoins et les nôtres qui ne sont pas satisfaits. Les jugements de valeurs reflètent nos convictions sur la façon de servir au mieux la vie. Nous portons des jugements moralisateurs sur les gens et les comportements qui ne sont pas dans la lignée de nos jugements de valeurs. Mais cataloguer et juger les autres favorisent la violence.
  • Faire des comparaisons : Les comparaisons sont une forme de jugements.
  • Refus de responsabilité: Les tournures construites sur le modèle « tu me » (« tu me culpabilises ») illustrent la façon dont le langage favorise notre refus d’assumer la responsabilité de nos propres sentiments et pensées. Nous sommes dangereux lorsque nous ne sommes pas conscients que nous sommes responsables de nos actes, de nos pensées et de nos sentiments.
  • Autres formes de communication aliénante: Lorsque nous exprimons nos désirs sous forme d’exigence. En soi, l’exigence fait explicitement ou implicitement planer sur le destinataire la menace d’un reproche ou d’une punition au cas où il ne s’y plierait pas.

 

Observer sans évaluer :

Lorsque nous amalgamons observation et évaluation, notre interlocuteur risque d’entendre une critique. L’effet d’une étiquette négative telle que « paresseux » ou « stupide » saute aux yeux, mais une étiquette positive ou apparemment neutre telle que « cuisinier » limite également notre perception d’un individu dans toute son intégrité.

 

Relions-nous à nous-mêmes avec bienveillance : Lorsque nous exerçons une violence intérieure à notre propre égard, il est difficile d’éprouver une bienveillance véritable vis-à-vis des autres.

Souvenons-nous de ce qui nous rend unique. Il est tragique que nous soyons si nombreux à nous empêtrer dans la haine de nous-mêmes au lieu de tirer parti de nos erreurs, qui nous montrent nos limites et nous invitent à grandir. Il convient plutôt que les changements soient stimulés par un vrai désir de rendre la vie plus belle pour nous et les autres, plutôt que par des énergies destructrices comme la honte ou la culpabilité.

Eviter les « je dois » qui ne sont qu’une forme de tyrannie qui vient de nous-même ; nous refusons d’apprendre parce que « devoir » implique que nous n’avons pas le choix. Lorsque l’on essaie de leur imposer une quelconque exigence, les êtres humains ont tendance à se rebeller parce que leur autonomie, leur besoin pressant d’avoir le choix, est menacée.Nous ne sommes pas faits pour obéir aux ordres de « je dois » et « il faut », qu’ils viennent de l’extérieur ou de nous-mêmes. Et si nous nous plions et nous soumettons à ces exigences, l’énergie que nous y consacrons est dépourvue de toute joie porteuse de vie. Traduire « je dois » en « je choisis » : Chaque fois que nous faisons un choix, soyons conscients du besoin qu’il sert. Soyons conscients des choses que nous faisons par désir d’argent ou pour l’approbation des autres, par peur, par honte ou par culpabilité. Sachons ce qu’elles nous coûtent. Lorsque nous employons un langage qui nie le choix, nous laissons tomber l’énergie vitale en nous au profit d’une mentalité qui nous fait agir comme des automates et nous coupe de notre propre essence. Le comportement le plus dangereux de tous consiste à faire des choses « parce qu’on est censé les faire ».

Nous avons de la compassion pour nous-mêmes lorsque nous sommes capables d’embrasser tous les aspects de nous-mêmes et de reconnaître les besoins et valeurs exprimés par chacun d’entre eux. « Je compris qu’il s’agissait de mieux prendre soin de moi, de faire plus attention à mes propres besoins, alors que je me précipitais pour satisfaire ceux des autres. Je sentis la tension dans mon corps se relâcher tandis que ma colère se dissipait ; dans ce lieu de compassion, il me fut possible d’embrasser ces deux besoins : prêter attention de façon bienveillante aux besoins des autres, d’une part, et, de l’autre, être à l’écoute des miens et en prendre davantage soin. »

La CNV favorise une nouvelle relation à nous-même en nous aidant à traduire nos pensées négatives en sentiments et besoins. Nous nous rendons compte que, en toutes circonstances, nous avons toujours un choix.

Lorsque nous sommes libérés de notre peur, notre présence automatiquement libère les autres.

 

Auteur : Marshall B. Rosenberg

Editions: La Découverte

Réflexion:

En effet « miroir », en quoi cette lecture pourrait-elle évoquer votre parcours et comment pensez-vous qu’elle nous inspire dans nos accompagnements de cadres & dirigeants, en OUTPLACEMENT INDIVIDUEL et EXECUTIVE COACHING ?

Au plaisir de futurs échanges …