25/07

La part d’ombre du chercheur de lumière

  • Imperfections

  • Monde miroir

  • Transformations

Dans ce livre, Debbie Ford nous apprend à reconnaître, intégrer et ultimement aimer tous les aspects sans exception de notre être. Tous vos prétendus défauts, tout ce que vous n’aimez pas en vous, constituent vos plus précieux actifs ; ils sont simplement amplifiés de façon excessive. Tout ce que vous avez à faire est de laisser ces aspects de votre personnalité se manifester dans la mesure appropriée au moment présent.

L’ombre commence avec l’émancipation initiale d’un « je » hors de la conscience unique d’où nous provenons tous. La construction de l’ombre se fait en parallèle avec le développement de l’égo. Tout ce qui ne peut fonctionner avec notre idéal d’égo en essor – notre sens idéalisé du moi, renforcé individuellement par la famille et la culture – devient l’ombre. L’écrivain et poète Robert Bly appelle l’ombre « le grand sac que nous traînons derrière nous ». Il ajoute que « jusqu’à l’âge de 20 ans, nous passons notre vie à décider quelles parties de nous-mêmes nous allons mettre dans le sac, avant de passer le reste de notre vie à essayer de les en ressortir, dans l’espoir d’alléger notre fardeau ».

Pour Jung, « la reconnaissance de l’ombre constitue un problème d’ordre éminemment pratique, qui ne doit pas être dénaturé en activité intellectuelle, car cela s’apparente beaucoup plus à une douleur et une passion qui implique la personne entière ».

Semblable à la pratique appelée « la voie du milieu » dans le bouddhisme, l’intégration de l’ombre nous procure une conscience d’unité qui nous permet de réduire le potentiel inhibiteur ou destructif de l’ombre, en libérant les énergies de vie susceptibles de rester prises au piège des poses artificielles et des faux prétextes utilisées pour cacher ce que nous ne pouvons accepter en nous.

 

Les mondes extérieur & intérieur

Pour Jung, l’« ombre » représente toutes les parties de nous-mêmes que nous avons tenté d’occulter ou de nier. Cela comporte ces aspects sombres qui, pensons-nous, ne sont pas acceptables pour notre famille, nos amis et, plus important encore, pour nous-mêmes. Le côté sombre est incrusté profondément à l’intérieur de notre conscience, à l’abri de notre regard et de celui des autres. Le message que nous recevons de cet endroit caché est simple : «  Je ne vais pas bien, j’ai un problème, je ne mérite pas qu’on m’aime, je ne vaux rien ».

Nous croyons que, si nous regardons d’assez près ce qui gît au fond de nous, nous allons trouver quelque chose d’horrible. Nous y résistons avec force, de peur de découvrir une personne que nous ne pourrons supporter. Nous avons peur de chaque pensée et de chaque sentiment que nous avons réprimés ; nous sommes souvent si déconnectés de cette peur que nous ne pouvons en voir que le reflet. Nous la projetons sur le monde, sur nos amis et sur de simples étrangers. Notre peur est si profonde que la seule façon de composer avec elle est soit de la cacher, soit de la nier. Nous devenons de vrais imposteurs, dupant nous-mêmes et les autres. Nous devenons si experts en la matière que nous en oublions le masque que nous avons emprunté pour cacher le moi authentique. Nous croyons que nous sommes la personne que nous voyons dans le miroir.

Au lieu d’essayer de supprimer nos zones d’ombre, il nous faut les mettre à jour, réintégrer et étreindre les éléments mêmes que nous avons peur de regarder en face. « C’est l’ombre, affirme l’auteur Lazaris, qui détient les clés. L’ombre détient aussi le secret du changement, un changement qui a des répercussions au niveau cellulaire, un changement qui peut aller jusqu’à modifier votre ADN ».

Notre ombre recèle l’essence de ce que nous sommes ; elle abrite nos dons les plus précieux. En regardant en face ces aspects de nous-mêmes, nous devenons aptes à faire l’expérience de notre glorieuse totalité : le bien autant que le mal, l’obscurité autant que la lumière. Les sentiments que nous avons occultés sont prêts à tout pour obtenir la réintégration dans notre être. C’est quand ils sont refoulés qu’ils deviennent dangereux : ils peuvent éclater au moment le moins opportun.

Votre vie sera transformée lorsque vous ferez la paix avec votre ombre. La chenille se muera en un papillon d’une beauté saisissante. Point ne sera besoin de vouloir toujours prouver votre valeur. Quand vous intégrerez votre ombre, vous n’aurez plus à toujours vivre dans la peur.

L’amour est inclusif : il accepte la gamme complète des émotions humaines, celles que nous cachons autant que celles que nous craignons. Jung a écrit : «  Je préfère être intègre qu’être bon ». Combien d’entre nous se sont-ils trahis eux-mêmes, afin d’être bons, d’être aimés, d’être acceptés ? C’est lui qui, le premier,  avance le concept de « l’ombre » pour désigner ces parties de notre personnalité qui ont été rejetées, soit du fait de la peur, de l’ignorance, de la honte ou du manque d’amour. Sa notion de base est simple : «L’ombre, c’est la personne que vous n’aimeriez pas être ».

Si vous voulez vivre libre, vous devez d’abord « vivre », de façon intégrale. Cela signifie qu’il faut arrêter de se juger soi-même. Nous devons nous pardonner d’être humains, d’être imparfaits. Lorsque nous nous jugeons nous-mêmes, automatiquement nous jugeons les autres ; et ce que nous infligeons aux autres, nous nous l’infligeons à nous-mêmes. Le monde est un miroir de notre moi intérieur. Une fois que nous pouvons nous accepter nous-mêmes, et nous pardonner à nous-mêmes, nous acceptons alors les autres et leur pardonnons.

« Ce dont tu ne t’empares pas s’empare de toi ». Dicton : « Ce à quoi tu résistes, persiste ». Il est clair que le processus ne consiste pas à se débarrasser de choses que nous n’aimons pas en nous, mais plutôt à trouver le côté positif de ces aspects et à les intégrer à notre vie.

 

A la poursuite de l’ombre

L’ombre peut revêtir de très nombreux visages : la colère, l’agressivité, la peur, l’égoïsme, la paresse, la lâcheté, l’esprit critique, la manipulation… Tout ce à quoi nous résistons, tout ce que nous détestons ou désavouons en nous, acquiert une vie autonome, et vient saper le sentiment de notre valeur. Ironiquement, ce sont ces aspects cachés, que nous avons rejetés, qui ont le plus besoin de notre attention.

Le fait de ne pas permettre à certaines parties de nous-mêmes d’exister nous oblige à gaspiller des doses massives d’énergie psychique pour les maintenir au-dessous de la surface. Souvent, la connaissance nous empêche d’avoir l’expérience directe du cœur ; le travail sur l’ombre n’a rien d’intellectuel. Le côté sombre, c’est le gardien qui se tient à la porte de notre vraie liberté. Pour Jung: « L’or gît dans l’obscurité ».

La finalité de ce travail sur l’ombre, c’est de devenir un tout unifié, d’arrêter de se dérober à soi-même, de mettre fin à notre souffrance. Notre société nourrit l’illusion que seules les personnes parfaites récoltent tous les honneurs ; nous constatons pourtant qu’il est très souvent coûteux de s’efforcer d’être parfaits. Cette recherche effrénée de la perfection peut avoir pour conséquence de nous épuiser sur tous les plans, physique, mental, émotif et spirituel.

On dit que le travail de l’ombre, c’est la voie du guerrier du cœur. Elle nous conduit à un lieu nouveau de notre conscience, où il nous faut ouvrir notre cœur à tous les éléments de notre être, à tous les éléments qui constituent l’humanité. Lorsque nous acceptons notre ombre, elle nous guérit. L’ombre est un champ qui a besoin d’être reconnu, apprécié et cultivé, afin que les fleurs que nous portons en nous puissent s’épanouir.

 

L’univers est en nous

Lorsque vous comprenez que vous portez en vous tout ce que vous voyez chez les autres, votre vision du monde change complètement. Lorsque nous faisons la paix avec nous-mêmes, nous faisons instantanément la paix avec le monde entier. Si nous ne possédions pas un certain trait de caractère en nous, nous ne pourrions pas le reconnaître chez les autres. Nous sommes tout ce que nous percevons, tout ce que nous critiquons, tout ce que nous admirons.

 

La réintégration de soi

Une certaine « imperfection » chez autrui vient activer un aspect de nous-même qui réclame notre attention. Ainsi, tout ce que nous n’avons pas intégré en nous-mêmes, nous le projetons sur les autres. Les autres nous renvoient l’image de nos émotions et de nos sentiments cachés, ce qui nous permet de les reconnaître et de les réintégrer.

C’est seulement lorsque vous vous mentez à vous-même, ou détestez un aspect de vous-même, que vous recevrez une décharge émotionnelle provenant du comportement d’autrui.

Le monde est un miroir géant qui réfléchit constamment des facettes de nous-mêmes.

 

Une vie digne d’être vécue

Il peut sembler facile de s’interroger pour savoir si l’on est sur le bon chemin. Ce qui est moins évident, c’est de percevoir la réponse issue du cœur, votre vérité propre; votre tête peut avancer une réponse, mais votre cœur peut très bien en avoir une tout autre. Osez vous aventurer dans les eaux profondes, c’est un monde magique qui vous attend.

Soyez un guerrier quand vient le temps de réaliser vos rêves ; en vous, et en vous seul, résident le pouvoir, les réponses et la capacité de transformer votre vie.

 

Auteur: Debbie Ford   

Editions: J’AI LU

 

Réflexion:

En effet « miroir », en quoi cette lecture pourrait-elle évoquer votre parcours et comment pensez-vous qu’elle nous inspire dans nos accompagnements de cadres & dirigeants, en OUTPLACEMENT INDIVIDUEL et EXECUTIVE COACHING ?

Au plaisir de futurs échanges …