On est foutu, on pense trop !
Pourquoi faut-il attendre d’avoir le nez dans le mur pour profiter du spectacle de la vie ? Plus nous vieillissons, plus te temps nous paraît court…
Comment calmer la « bête », faire descendre de sa roue Pensouillard, le hamster (entendre, l’égo) ? La réaction de stress est déclenchée quand notre ego se sent menacé (souffrance physique ou psychique). Si l’attention est happée par la pensée (qui court), elle ne peut plus être dans le présent.
ENTRAINEMENT = DISCIPLINE (qui veut dire « discere » en latin, « apprendre ») = VIGILANCE, afin de débrancher la roue du hamster !
Dire « ne pas être stressé » est impossible, c’est être mort ! Il faut cependant faire des efforts et pratiquer.
⇒ Deux croyances possibles :
1. Les adultes n’apprennent pas forcément plus lentement que les enfants, mais c’est vrai qu’ils sont pressés (d’où la nécessaire patience et vigilance);
2. A partir d’un certain âge, on ne change plus = FAUX !
Placer son attention sur sa respiration matin et soir (il faut compter jusqu’à cinq), c’est prendre conscience que « sa bête » est repartie à courir… Il faut lui parler avec bienveillance et la regarder faire. La bête est un animal nocturne. Le grand défi est de passer d’un « cerveau reptilien » à l’interconnexion. Pensouillard a peur de mourir, de disparaitre ; voilà pourquoi il consacre autant d’énergie à signaler sa présence, à souligner son importance ; il est mu par une seule logique : lorsqu’on est spécial, unique ou important, il y a toujours quelqu’un pour s’intéresser à moi. Cette croyance est le moteur de sa course, ainsi que de la souffrance qu’elle entretient. C’est bien connu, quand on a peur, on fait du bruit (tous les animaux le savent) ; l’ego doit montrer qu’il existe, il sonde constamment les attitudes, les gestes des autres, il compare, juge, blâme, critique, adule, vante, séduit…voire est paralysé par la peur. Nous ne sommes aucune de nos pelures identitaires défendues par le hamster, qui nous éloigne de nos capacités.
« Il faut découvrir en nous ce qui ne vieillit jamais » (Marie de Hennezel – La mort intime): la capacité d’aimer, de s’émerveiller, de savourer, de créer et de transmettre.
Tout ce tapage mental, c’est le moi en pleine action. Certains individus préfèrent les sensations générées par l’agitation de Pensouillard – même celle de la souffrance – à la joie profonde qu’apporte la paix de l’esprit. Ils confondent ainsi le fait « d’être excité » et le simple fait « d’être vivant ».
Une partie de la souffrance humaine, inutile, que l’on s’inflige à soi-même, est associée à une forme de résistance, de non-acceptation de ce qui est (Eckart Tolle).
La solution ? La décroissance personnelle = « l’éveil »
Ce n’est pas la mort de l’égo ; il s’agit de la fraction de seconde, un « déclic qui libère du moi », un « éclair de lucidité », au cours de laquelle nous prenons conscience que notre esprit est entièrement habité par des mots ou des images contaminés par l’égo ; c’est l’instant où l’attention surprend Pensouillard alors qu’il monte dans sa roue. D’un côté, nous avons donc l’activité mentale -sorte de mécanisme électrochimique- menée par notre hamster (« je, me, moi ») ; de l’autre, une activité totalement détachée du jeu nombriliste, qui permet à la conscience d’accueillir ce que les sens perçoivent, libre d’aimer, d’offrir de la compassion, de goûter le beau et de créer l’utile à la vie. L’activité mentale-ego cherche la croissance personnelle, alors que l’activité mentale-conscience ne cherche rien du tout et permet à l’esprit d’être libre et détaché.
Décroître, c’est renouer avec les choses simples de la vie et en profiter pleinement, l’esprit tranquille.
Il faut donc RESPIRER et S’OBSERVER ; ce genre de discipline n’exige aucun effort. Observer Pensouillard résulte d’une certaine forme d’ascèse douce…
C’est dans la décroissance personnelle que s’exprime la compétence.
La plénitude ne peut se vivre que dans l’attention absolue à ce qui est vivant, pas à ce qui est mort (ou terminé/passé).
Apprendre à se désidentifier
Il n’y a aurait pas de petit moi sans processus d’identification ; hors, nous ne sommes pas Pensouillard et nous ne sommes pas notre opinion, ni ce que nous possédons ! Plus on s’associe à ce que l’on a, plus s’intensifie la crainte de le perdre. De nos jours, le trou est devenu sans fond, voilà pourquoi Pensouillard court à s’en rendre malade.
Pas de menace = pas de tension psychique = pas de stress ! La peur et l’égo demeureront toujours indissociables ; tant qu’il y a de l’égo, il y a de la peur.
En apprenant à observer, nous comprenons qu’images et sensations sont intimement liées ; au moment où les images changent dans l’esprit, les modifications suivent dans le corps (sensations). Nous passons une grande partie de notre existence à vivre dans le passé, donc dans ce qui n’existe plus ! Nous nous repassons des vielles histoires en espérant que, à force de les revoir, elles s’effaceront ! Notre cerveau imagine qu’à force de ressasser les mêmes séquences, la fin changera. Pensouillard est un projectionniste hors pair, efficace 24H/24, qui joue avec les pellicules (nos souvenirs) en testant différents montages.
L’amour véritable
L’amour véritable n’a rien à voir avec un état; c’est un mouvement qui est : vigilance, présence, attention et ouverture. Il ne peut vivre que dans la décroissance personnelle, nulle part ailleurs.
Affirmation gratuite : Si Dieu existe, s’il existe vraiment, c’est quand Pensouillard n’est plus là pour y croire !
« La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent » (Camus) ; le passé n’a pas d’avenir, Pensouillard peut le revisiter autant qu’il veut, il ne pourra rien y changer.
Le lâcher prise
Le « petit moi » ne lâchera jamais prise ; il se résigne, fait des compromis, négocie au mieux. Lâcher prise, c’est mettre l’égo en position « off ». C’est le passage le plus difficile : celui du petit moi à la conscience. Il y a alors un sentiment profond d’être relié à tout, à la réalité, dans le moment présent. Les plus grandes maladies de tous les temps ne sont pas la peste et le choléra, mais le syndrome d’hyperactivité et de déficit d’attention.
« La vraie valeur d’un homme se détermine en examinant dans quelle mesure et dans quel sens il est parvenu à se libérer du moi » (Albert Einstein)
Auteur: Dr Serge Marquis
Editions: de La Martinière
Réflexion:
En effet « miroir », en quoi cette lecture pourrait-elle évoquer votre parcours et comment pensez-vous qu’elle nous inspire dans nos accompagnements de cadres & dirigeants, en OUTPLACEMENT INDIVIDUEL et EXECUTIVE COACHING ?
Au plaisir de futurs échanges …